User:Aearthrise/RomanceLanguage/Missouri Creole Folktales

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Flag of St.Louis, Missouri

Petit Jean

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C'est bon de vous dire une fois c'était un vieux puis une vieille. Ils avaient un petit garçon qui s'appelait Petit Jean. Quand Petit Jean il est venu à une bonne age pour partir, il est parti pour aller parcourir du pays. Rendu un bon bout de sa maison, il a rencontré un boeuf.

-"Bonjour, Petit Jean," il dit.

-"Bonjour, le boeuf. Où est-ce que tu t'en vas, Petit Jean?"

-"M'en vas parcourir du pays."

-"Tu veux que je vaille avec toi?"

-"Viens, si tu veux, mais marche derrière." Un petit bout plus loin, il a rencontré un mouton. "Bonjour, mouton," il dit.

-"Bonjour, Petit Jean," il dit. "Où tu t'en vas là, Petit Jean?"

-"Je m'en vas parcourir du pays"

-"Tu veux que je vas avec toi?

-"Viens, si tu veux, mais marche derrière." Un petit bout plus loin, il a rencontré un chat qu'il était assis sus la clôture.

-"Bonjour, Petit Jean, tu veux que je vas avec toi?"

-"Viens, si tu veux, mais marche derrière." Un petit bout plus loin, Petit Jean a rencontré une bête-puante. "Bonjour, la bête-puante," il dit.

-"Bonjour, Petit Jean, où tu t'en vas, Petit Jean?"

-"Je m'en vas parcourir du pays," il dit.

-"Tu veux que je vas avec toi?"

-"Viens si tu veux, mais marche là-bas en arrière, par rapport que des fois tu sens pas bon." Un petit bout plus loin, il a rencontré un bourdon. "Bonjour," il dit, "petit bourdon."

-"Bonjour, Petit Jean, où tu t'en vas?" il dit.

-"Je m'en vas parcourir du pays," il dit.

-"Tu veux que je vas avec toi?" il dit.

-"Viens si tu veux; mets-toi sus mon épaul, pique-moi pas, par exemple." Un petit bout plus loin, il a recontré le coq. "Bonjour le coq," il dit.

-"Bonjour, Petit Jean," il dit. "Où tu t'en vas?" il dit.

-"Je m'en vas parcourir du pays."

-"Tu veux que je vas avec toi?"

-"Viens, si tu veux, mais marche derrière."

Tout tard le soir, ils ont arrivé à une grande maison. Petit Jean il a été voir dans la maison; y avait personne dedans. "Bien," il dit, "on va coucher icitte," il dit à ses bétails. Il dit au boeuf: "Où est-ce que t'as coutume de coucher, toi?"

-"Drette en dedans de la barrière sus mon maître." Bien, il a rouvert la barrière, puis il l'a quitté entrer en dedans. Il a demandé au mouton où il avait la coutume de coucher.

-"J'ai coutume de coucher drette en dehors de la barrière."

-"Couche-toi," il dit, "ton lit il est paré." Il a demandé au coq où est-ce que il avait coutume de coucher.

-"J'ai coutume," il dit, "de coucher sus la faîte de la maison."

-"Bien, ton lit il est paré, monte sus la maison." Il a demandé à la bête-puante où il avait coutume de coucher.

-"J'ai accoutumé à coucher dans une place noirâtre."

-"Bien," il dit, "tu peux coucher sous le lit, mais arrose-moi pas." Il a demandé au chat où est-ce que il avait accoutumé à coucher.

-"Sus le lit, sus les pieds de mon maître."

-"Bien, couche-toi là." Il a demandé au petit bourdon où est-ce que il avait accoutumé à coucher.

-"J'ai accoutumé à coucher dans un endroit où il fait chaud, moi," il dit.

-"Bien," il dit, "regarde dessus la cheminée pour voir si tu pourras pas trouver un petit trou chaud." Le petit bourdon il s'a trouvé une bonne place tout de suite. Petit Jean il s'a couché, lui aussite.

C'était une maison où y avait des robeurs, des voleurs qui se rassemblaient le soir. Y'a un des robeurs-là qui a reçu le soir avec un sac plein d'argent. Il l'a jeté à terre dans un coin. Il a été pour se partir un feu dans sa cheminée. Le petit bourdon il l'a piqué dans le front, ça l'a fait mal. Il a été pour se jeter sus le lit, le chat était là, puis il l'a cardé; il a été pour rentrer sous le lit, puis la bête-puante elle l'a arrosé. Il a sorti à la course pour se sauver, il a été tomber sus le boeuf, le bouef l'a attrapé par ses cornes, puis l'a envoyé par-dessus la clôture. Quand il a tombé, il a tombé sus ses mains puis ses genoux; le mouton il était là, puis il est venu puis il l'a cogné dans le gros bout.

Il a parti à la course, s'a sauvé, s'est rendu un bon grand bout de sa maison, il a rencontré ses deux associés. "Où est-ce que tu t'en vas, si pressé," ils disent, "Toussaint?"

-"Je viens de la maison," il dit, "le diable il est là."

-"Quoi c'est qu'y a à la maison?" ils disent.

-"J'ai été pour sortir," il dit, "puis le forcheteur de foin il était là avec sa fourche, puis il m'a jeté sus la clôture. Quand j'ai tombé en dehors, le fendeur de perches il était là avec sa masse, puis il a rasé de tout me défoncer. Y'avait un autre," il dit, "sus la faîte de la maison, il a crié: "Couroucoucou, porte-le icitte!" S'il a pas eu une chance de me cogner, il me cognera de ce coup là; je retourne p'us à maison-là."

Le lendemain matin, Petit Jean il s'a réveillé puis il a trouvé le sac d'argent dans le coin. "Ça va me faire," il dit, "assez d'argent pour le restant de mes jours." Il a pris le sac d'argent, toutes ses bétails. Il s'a retourné chez lui , puis il a bien eu soin de ses bétails tant ils ont vu.


La Bête à Sept Têtes

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C'est bon de vous dire une fois c'étaient un vieux roi puis une vieille reine. Il y avaient une fille qu'était mariée et qui I'avait ein moueyen p'tsit gar<;on. Pis dans c'te ville-la, 'I avait ein homme qui s'app'lait Som'pson. l' restait dans I'bois, lui. 1'avait pas d'dzifference quoi l'roue faisait, i' l'detruisait, lui, i' l'demanchait. L'roue avait fait perdre ein tas des hommes pour essayer d'faire detruire Sam'son. II a offert eune bonne somme d'argent pour n'importe qui y'aurait donne ein avis pour attraper Sam'son.

Sa fille aIle a jongle ein plan. A dzit d'mett' eune tab' d'cent places, et d'mett' dzifferentes liqueurs tout autour d'ia tab', pis faire faire ein coff' de fer, ferme par ein eursort qui rentrerait d'dans, et qu'i' mettent ein beau lite la d'dans, et laisser eune p'tsite f'net' a la tete qui peut rouvert, pis apres, charrier ein gros tas d'bois tout pres d'ia tab', pis I'mett' en feu. "Sam'son i' va ouere la boucane et i' va dzire: 'Pargue! l'roue est apres faire queud' chose aujourdz'hui.' Pis," a dzit, "vous savez, i' va v'nir ouere."

Comme de faite, l'roue 'I a faite arrranger la tab' tout paree et il a mis I'feu au tas d'bois, et quand Som'psone 'I a vu la boucane: "Pargue! l'roue est apres faire queuque chose aujourdz'hui. Faut que j'vaille ouere." Quand il a arrive, 'I a vu c'te belle tab', pis i'a commence a manger entour d'ia tab', dzisant: "L'roue i' goutera pas <;a avant moin." Quand il a eu fini d'faire I'tour d'ia tab', 'I etait plein. 'L a eurgarde, pis 'I a vu c'te beau lite. "Oh!" i' dzit, "l'roue I'essayera pas avant moin." Quand il a rentre, la porte s'a fermee, pis i' s'a endormi. Les hommes sont v'nus pis i'ont rouvert la p'tsite f'net', i'ont coupe les ch'veux a ras d'ia tete. Sa force a etait tout dans ses ch'veux. Quand ses ch'veux etaient coupes courts, 'I avait pas plus d'force qu'ein aut' homme. lis l'ont pris, pis ils l'ont rnis en prison. L'vieux roue 'I a dzit ceul qui mettait Sam'son dehors d'prison, l'aurait pendzu.

'L avait eune bonne escousse Sam'son 'I etait d'dans les prisons. Ses ch'veux sontaient apres eurvenir grands. II sautait pis i' brandait tout la prison. P'tsit Jean il avait eune boule d'or, pis i' allait vouere entour d'ia prison. Eune journee, sa balle a tombe dans la prison. I'a begue Sam'son qu'i' y rende, pis lui y'a dzit: "J't'la rendras aujourdz'hui mais eurviens pus." l' s'a en aIle, I'P'tsit Jean. Deux, trois foues apres, 'I est eurv'nu encore, pis 'I a eurcommence a jouer encore. La boule d'or 'I a eurtombe dans les prisons encore. 1'a begue Sam'son pour qu'i' la rende. "M'as t'la rend' ta boule, si tsu m'mets dehors." -"Comment moin, j'peux t'mettre dehors? J'ai pas d'clef." I' dzit: "Va a ta mere, c'est elle qui a la clef. Aile I'a dans sa poche d'robe. Commence a t'gratter, pis dzi[ s ]-y qU'tsu as des poux, qu'a charce dans ta tete. Mets ta tete sus ses g'noux, mets ta min tout douc'ment dans sa poche, pis apres qu'tsu vas avouere la clef, dzis a ta mere qu'ta tete a demange pus, qu'a t'laisse tranquille, tsu veux t'en aller jouer, pis apres tsu pourras v'nir m'mett' dehors."

Apres qu'il a eu les clefs, il a ete Ikher Som'sone. Som'sone 'I a joue eune bonne p'tsite escousse en dehors. P'tsit Jean voulait qu'i' rent'. "Si mon grand-pere, i' t'voue en dehors, i' va m'pendre." -"Non," i' dzit, "moin, j'rent' pus la d'dans, j'm'en vas." P'tsit Jean i' s'a mis a brailler, i'avait peur. Sam'son y'a eurd'mande si i' voulait aller avec lui. "Mais," i' dzit, "j'aime mieux aller ave toue qu'rester icitte. Si j'reste icitte, mon grand-pere i' va m'pend'." -"Ah!" i' dzit, "monte dans mon dos."

1'ont trav'le jusqu'a eune ville, ou i'avait ein aut'roue. 1'a dzit: "VOllS voueyez p'tsite maisonne la-bas. C'est eune vieille grand'mere qui reste la. Aile est pauv', i' dzit, "a mange ien qu'des feves. Vous pourra rester avec elle, et quand vous va avouere besoin d'moin, v'nez icitte et dzites trois foues: 'A moin, Sam'son.' M'as et' a vot' s'cours." 1'a ete cogner a la porte d'ia vieille grand'mere; a etait la, elle, la vieille. "C'est moin," i' dzit, "rna vieille grand'mere, P'tsit Jean." II a rentre, il a 16 I t)s Good to Tell You d'mande a la vieille grand'mere pour rester avec elle. Aile a dzit; "Vous pouvez rester avec moin, mais j'sus pauv', j'mange ien qu'des feves."

Dans c'pays-la, nn'avait eune betaille qu'i'app'laient la bere a sept tetes. Tous les ans, i' fallait qU'alle aye eune fille d'quinze ans a manger. L'lend'main matin, quand P'tsit Jean i' s'a I've, i'a eurgarde a l'entour, pis la ville etait tou[ t] en deuil. I'a d'mande a la vieille quoce c'etait l'trouble dans la ville. A dzit: "Vous savez, mon p'tsit gar<;on, i'a eune bete a sept tetes dans la (oret pas ben loin d'icitte, pis tous les ans i' faut qu'alle aye eune fille d'quinze ans a manger. C't'annee, c'est la princesse dzu roue qui, seule, a quinze dans la ville." I'a d'mande a sa vieille grand'mere si i' pouvaient pas faire detruire c'betaille-la. A y'a dzit qu'le roue avait fait detruire cent personnes pour la fair detruite, mais i'avaient pas pu.

P'tsit Jean a eurgarde partsir l'roue avec sa princesse pis son armee qui la conduisait. I' s'en a alle trouver Sam'son. "A moin," trois foues, "Sam'son." Som'son est v'nu a la course. "Ah!" i' dzit, "P'tsit Jean, tsu as envie d'delivrer la princesse." I'a mis P'tsit Jean sus ein joual nouere, tou[ t] ein habit nouere, trois chiens noueres, ein sable tout nouere. P'tsit Jean a ete l'attraper la princesse apres qu'son pere l'a eu laissee. I'a d'mande qu'alle excepte la croupe d'son ch'fal. "Oh! non," a dzit, "i'en a ben assez d'moin qui s'en va s'faire manger sans qu'vous vienne."-"Faudra qu'a nous gagne avant qu'a nous mange." La princesse '1 a excepte la croupe d'son j'val.

Quand '1 a arrive a la ouache d'la bete a sept tetes, alle a sortsi pis l'feu sortait par ses narines dzu nez. "He!" a dzit, "P'tsit Jean, alieurs d'ein eurpas, j'vas en vouere six." -"Tsu vas en avouere six, si tsu les gagnes."-"J'peux faire <;a." -"Quitte-moin connait' quand tsu s'ras paree." -"J'sus paree a c't'heure." Ah! i' commencent a s'batt' a c't'heure. P'tsit Jean dzisait: "Hardi, mes chiens! Quiens bon, mon joual!" En dzisant <;a, i' ote eune tete d'ein coup d'sable. "Quarquier pour ein heure," a dzit, "j'vas m'bagner." Aile a rentre dans sa ouache, la bete a sept tetes.

La princesse a co~ence a ote.r la s,ueur d'ssus.la figure a P'tsit J~an, do~er.d'l'eau a s~s chiens dans ses mains. Aile a pns son colher d or alle avalt dans son cou, P1S a en falSalt des colhers pour mettre dans l'cou des chiens a P'tsit Jean. La bete a sept teres alle a sortsi au bout d'son heure. "He! P'tsit Jean," a dzit, "j'sus sept fbues meilleurte avec six tetes qu'j'etais avec sept." -"Tant mieux pour toue," i' dzit P'tsit Jean. "Quand j'auras fini avec toue, t'en auras pus d'tetes." Dzisant: "Hardi, mes chiens! Quien~ bon, mo? joual!" i'a dot,me ~i~ coup d'sable, pis i'a ote. ein aut' tere. "Quarquier d'icitte a d'mam." I'a pns son couteau, 1 a 1 ve les deux langues. La pnncesse aIle y'a donne son mouchouere d'soue aIle avait avec l'nom d'son pere et l'nom d'son armee d'ssus. 'L a env'loppe ses langues d'dans, 'pis .les a mis ~ans sa p<?c~e: , ,. , . . I'ont partsl, P1S quand 1 ont arnve a la f~urc~e d. ch mms, 1 a mlS la pnncesse a terre. La princesse a voulait qu'i' va avec elle. "Ah! non," l' dzlt, "j'vas pas avec vous a souere." Quand alle a arrive cheux eux, l'vieux roue i' s'a trouve surpris. "Quo~e c'e~t?" i' dzit. "La bete a t'a pas mangee aujourdz'hui?" -"Non, mon pere, a n'a pas voulu d'mom aUJourdz'hui, alle avait pas faim. I' faut qu'j'eurtourne d'main." L'lend'main matin, l'roue '1 a partsi avec sa copagnee pour eurconduire la princesse jusqu'au bord dzu ~ois. P'tsit Je~ i' s'a chanz,e t~)U[ t] en, rouge, ein j'val rouge, trois chiens rouges. I'a ete rattraper la pnncesse. L~ pnn~esse alle etalt montee sur eune chousse apres l'attend'. Quand '1 ont arrive, la princesse P1S P'tSlt Jean, la bere a sept tetes y'a dzit: "He! P'tsit Jean j'sus cinq foues meilleurte avec cinq te:es qu'j'etais avec sept." -"Tan~ mie~ pour toue," a dzit P'tsit Jean. "Quand j'auras fini avec t~~e, tS~l en ,~uras I;)US en t<:)Ute. Dz~s-mom quand .tsu vas et' paree." -"J'sus paree a c't'heure, allons, a dZlt. - Har~l ~es chl~ns! Q~llens bon, mon J'val." I' donne ein coup d'sab' pis i'a ote deux aut's tetes. "QuarqUler Jusqu'a d'mam." Lui, ~ pris la princesse, pis la bete a sept tetes alle a rentre dans sa ouache, <;a, pour s'bangner. La pnncesse alle a donne son mouchouere d'soue a P'tsit Jean. I' s'ont rentournes. Arrives ala fourches de ch'mins, la princesse The Seven-Headed Beast 17 voulait qu'i' va avec elle. "Oh! non, j'pourras pas aller avec vous, rna princesse, i' faut que j'me rentourne." Quand aIle a arrive cheux aut's, I'vieux roue s'a trouve surpris encore. "Est-ce qu'la bete a vous a pas mangee acore aujourdz'hui?" -"Non, mon pere, alle avait pas faim encore aujourdz'hui. I' faudra qu'j'eurtourne d'main." L'lend'main matin, l'vieux roue '1 a eurpartsi avec sa copagnee pour eurconduire sa princesse. P'tsit Jean a ete trouver Sam'son. I' I'a habille tou[t] en blanc, ein joual blanc, pis trois chiens blancs. l' s'en va rattraper la princesse. Arrive a place qu'i' I'a eurjouegnee, la princesse etait placee sus eune chousse pour I'attend'. Aile a monte derriere sus son ch'val. Quand il[ s] ont arrive a la bete a sept tetes, alle a sortsi, pis alle a dzit a P'tsit Jean: "J'sus sept foues meilleurte a matin avec trois tetes que j'sus avec sept." P'tsit Jean y'a dzit: "Tant mieux pour toue. Qund j'auras fini avec toue, tsu en auras pu d'tetes en toute. Dzis-moin quand tsu vas et' paree." -"J'sus paree drette a c't'heure," a dzit. -"Hardi mes chiens! Quiens bon, mon choual!" l' s'sont battsus la moquie d'ein heure. Tout d'ein coup, il a eu ein bon coup d'sable, i'a ote trois tetes. I'a descendzu d'son ch'val, i'a pris I'mouchouere d'la princesse, i'a I've les trois langues d'la bete a sept tetes, les a mis dans l'mouchouere d'la princesse qu'avait l'nom d'son pere et I'nom d'son armee d'ssus. I' sont partsis pour s'rentourner. Quand '1 ont arrive a la fourche de ch'mins, i'a mis la princesse a terre. A voulait pas descend', a beguait P'tsit Jean pour qu'i' va avec elle, i' s'auraient maries. Ah! non, i'etait trop jeune pour s'marier. "Peut-et' qu'j'en trouv'ras des aut's qu'j'pourras delivrer comme j'ai faite avec vous." La prince sse a partsi en braillant, chagrine d'pas pouwere emm'ner P'tsit Jean. <::a l'a pas ete ben longtemps, a s'a trouve face a face avec ein charbollier. "Bougre!" i' dzit, "rna princesse, la bete a vous a pas mangee encore aujourdz'hui?" -"Non," a dzit la princesse, "la bete alle est morte." -"Qui dans l'monde qui l'a tsuee?" -"Ah!" a dzit, "j'connais pas, c'est ein p'tsit jeune homme." I' 'hale son pistolet a la figure d'la princesse. "Si vous pretez pas serment qu'c'est moue qu'a detruit la bete a sept tetes avec rna pioche pis mon rateau, j'vous fiamb'ras la cervelle." La prince sse alle a eu peur, alle a fait serment. "Montez dans rna bourouette, vous va m'montrer OU sont les teres." I'a mis les sept teres dans sa bourouette, la princesse par-dessus. I' s'en va chu l'roue, en criant: "Voute qui a faite detruire tant d'monde pour faire tsuer c'te betes, moue, j'l'ai tsuee avec rna pioche pis mon rateau. 'Marquez qu'j'mens pas, vouela les tetes pis la princesse pour l'prouver." -"Ah!" l'roue a dzit, "si vous a detruit la bete, i' faut qu'vous s'marissent, vous pis la princesse." La princesse a dzit qu'a s'mariait pas, qu'i' fallait qu'il[ s] ayent trois dziners, trois jours d'suite, fallait qu'charbognier soueye ecure ben net. Charbognier voulait s'marier, lui, avant les dziners. La princesse a dzit non, alle etait jeune, elle; alle etait pas pressee pour s'marier, a voulait tout I'monde d'la ville et' invite. La premiere journee, P'tsit Jean pis sa vieille grand'mere i'etaient pas invites. I'a dzit a sa grand'mere: "L'roue i'est fier, i' m'a pas invite mais," i' dzit, "on va gother d'son dziner toute la meme chose." I'a app'le son chien Vite-comme-le-vent. "Tsu vas aller cheux l'roue, pis tsu vas rentrer; tsu vas mett' la patte sus l'pied d'la princesse, a va t'eurconnaitre, pis a va ben t'souegner, pis apres qu'tsu v~s avouere eu mange d'<;a qu'tsu voudras, saute sus la tab', 'porte-notiS ein pain pis eune bouteille d vm blanc." ~'a arrive, i'a pile sus I'pied d'la princesse, at,le a eurgarde, pis alle l'a vu. "Ah!" a dzit, "P'tsit Jean l'~St pas loin." Aile l'a ben souegne. Quand II a eu mange assez, i'a saute sus la tab' pis i'a pris son pam blanc pis sa bouteille d'vin blanc. Charbognier a crie: "Tsuez c'chien voleur'la!" La princesse "The Seven-Headed Beast" The Seven-Headed Beast 19 a dzit a son pere d'donner les ordres d'pas faire mal a c'chien-la, qu'c'etait pas ein chien voleur. A dzit a son pere qu'i' y'en avait queuques-anes dans la ville pas invites, qu'a voulait qu'toute la ville seye invitee. L'lend'main, Charbognier il a d'mande au roue apres qU'toute la copagnie alle etait rentree, pis tout mis a la tab', d'tout fermer les portes a clef qu'i' n'y ait pas d'chiens qui peuvent rentrer. L'vieux roue y'a accorde <;a. P'tsit Jeana dzit a sa grand'mere l'lend'main matin: "On a pas ete invite encore aujourdz'hui." 'L a app'le son deuxieme chien Passe-Partout: "Va sus l'roue. Les portes sont tout fermees aujourdz'hui, passe en travers d'la porte, va d'ssour la table piler sur l'pied d'la princesse, a va t'eurconnait', pis a va ben t'souegner. Quand tsu vas avouere mange assez, saute sus la table, pis 'porte donc ein p'tsit cochon d'lait." Quand chien-la a saute sur la tab', Charbognier a commence a crier: "Chien voleur acore, tsuez c'chien voleur!" Mais avant qu'i' rouv' la porte, i' pouvait pus ouere l'chien. Charbognier voulait s'marier avant qu'les trois jours finissent. "C'est trop longtemps pour attendre, <;a," i' dzit. La princesse y'a dzit non, alle etait pas pressee, alle eta it jeune, qu'i' attende apres les trois dziners. L'lend'main matin, c'etait tout la meme chose. 1'etaient pas invites encore, P'tsit Jean pis sa vieille grand'mere. 1'a app'le son aut' chien Brise-fer. "Va sus I'roue," i' dzit. "Les portes sont tout fermees, passe en travers, va en d'ssour d'ia tab', mets ta patte sus l'pied d'la princesse, a va t'eurconnait', a va ben t'souegner. Apres <;a saute sus la tab', pis apporte eune galette, pis viens douc'ment, laisse queuques-anes t'suire d'au loin." 'L a partsi pis i' s'a rendzu sus l'roue. Quand '1 a saute sus la table, Charbognier a crie: "Tsuez c'chien voleur!" La princesse a dzit qu'i' faisent pas d'mal a c'chien-Ia mais qu'i' I'suivent pour ouere ou i'allait, pis qu'i'invitent c'monde-la OU c'chien appartenait qu'i' viennent, alle leur aura donne a dziner l'lend'main. Quand '1 ont v'nu les inviter, P'tsit Jean leu-z-a dzit comme <;a si la princesse a voulait lui pis sa vieille grand'mere i' vonnent, qu'a envoueye le meilleur carrosse que Ie roue '1 avait pis les plus beaux ch'vaux les qu'ri, pis d'placer l'carrosse tout pres d'la gal'rie, sa vieille grand'mere n'aurait pas ete a la peine d'piler sus la terre. L'homme qui a sui l'chien a dzit a P'tsit Jean: "Qu'tsu devras et' fier d'et' invite, sans app'ler pour l'meilleur carrosse!" -"Dzisez <;a au roue, toujours." l' l'a dzit au roue. La princesse l'a entendzu. "J'pretends que I'meilleur carrosse pis les plus beaux ch'vaux soueyent att'les, pis qu'i' vonnent les qu'ri d'main matin," a dzit. P'tsit Jean pis sa grand'mere i' sont v'nus. La princesse a dzit a P'tsit Jean: "Tout c'que vous avez a faire, c'est d'conter eune p'tsite histouere apres manger." Apres qu'i'ont eu fini d'dziner, i' fallait qU'tout chaquin i' raconte leus p'tsites histoueres. Ben, la vieille grand'mere, c'etait la plus vieille, i' fallait qu'a seye la premiere a raconter sa p'tsite histouere. A dzit: "J'ai pas grand'chose a vous conter. J'grouille jamais, moin. C'p'tsit jeune homme, c'est eune bonne copagnee pour moin." Apres <;a, <;'a ete a charbognier d'conter son histouere. Charbognier i'a dzit, lui: "L'roue a fait detruite des bandes d'monde pour faire detruire la bete a sept teres et, moin, j'l'ai detruit tout seul avec rna pioche pis mon rateau," i' dzit. " 'Marquez que j'mens pas, v'la les teres d'pendzues sur la gal'rie dzu roue." A c't'heure, c'est v'nu a P'tsit Jean a conter son histouere. "Sire, j'ai pas grand'chose a conter, moue, mais queul est I'bon chasseur, I'homme qui 'porte les langues ou ben les tetes?" -"Ah!" l'vieux roue, i' dzit, "c'est celui qui 'porte les langues qu'est l'bon chasseur." Charbognier i'etait pas ben, lui, i' voulait s'excuser d'la table. L'roue y'a dzit qu'i' s'couche dans l'coin jusqu'a il ait fini d'dziner. La princesse a declare a son pere <;a que l'charbognier y'avait faite. A dzit: "(:a, c'est l'p'tsit jeune homme qui m'a delivree d'la bete a sept teres, c'est pas Charbognier." 1'ont pendzu Charbognier, pis P'tsit Jean pis la princesse s'sont maries. 'L ont eu des grosses noces, mais i' m'ont pas invite a y aller.